Contrairement à une idée reçue par beaucoup les taux de croissance élevés des pays dits émergents –Brésil, Chine, Inde et Russie (BRIC)- ne génèrent pas autant d’emplois. Au regard de leur population, chaque point de croissance perdu crée plus de chômeurs.
Nous sommes entrés dans une crise économique mondiale, comme chacun le sait, et les plus optimistes, qui avaient annoncé la crise financière, ne voient pas le soleil de la croissance revenir avant 2010, sauf peut-être pour la nouvelle économie. Ces experts n’auront pas forcément raison une seconde fois car l’apparition de la crise financière reposait sur des observations rationnelles de la dette des ménages insolvables, des produits structurés… La reprise dépend de deux conditions selon les professionnels :
« La crise et après?« , le dernier livre de l’ancien conseillé de François Mitterrand, Jacques Attali, devenu le nouveau gourou pragmatique de l’économie (et du Président Sarkozy), n’est pas très optimiste à court terme.
Attali pense que les nouvelles règles (en gestation) du capitalisme ne seront effectives que si elles sont appliquées par tous les acteurs de la finance internationale ou du moins par une gouvernance mondiale. Attali admet qu’il n’est pas sûr de connaitre cette organisation mondiale car les nationalismes, ne fussent-ils qu’européens, sont encore très installés. On peut donc penser, heureusement, que la reprise ne dépendra pas de ces nouvelles règles.
Innover aujourd’hui, c’est créer des emplois qui ne soient pas liés à la croissance. Si l’on compare les pronostics des ministères du travail brésiliens et français largement repris dans les blogs des deux pays. Avec un taux de croissance prévisionnelle de 0% , soit un un point de moins qu’en 2008, la France devrait comptabiliser près de 100000 chômeurs en plus en 2009.
Au Brésil, la prévision est de 3% au lieu de 5%, soit deux points de moins par rapport à 2008. Le nombre de chômeurs supplémentaire sera d’environ un million. Sans surprise, le Brésil avec trois fois plus d’habitants que la France, et à l’instar des autre pays émergents, connait une productivité encore inférieure.
La vieille Europe ne doit plus être envieuse des taux de croissance des nouveaux concurrents, n’est-ce pas mesdames et messieurs les économistes?
Article écrit le samedi 13 décembre 2008 | Tags : attali, Brésil, chomage, crise, croissance, pib | Publié dans Analytics
| Suivre les commentaires par RSS 2.0
| Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre propre site.
Vous devez être connecté pour commenter.